Aujourd’hui, on consomme du divorce.
Propos recueillis par Nathalie Jaudel.
Le droit de la famille, et en particulier le droit du divorce, est un de ceux qui a le plus évolué depuis que vous exercez la profession d’avocat. Avez-vous l’idée qu’on se sépare aujourd’hui différemment d’il y a vingt ou trente ans ?
Béatrice Vignolles [1] : Ah, oui ! Je pense qu’aujourd’hui, on consomme du divorce. À Paris, un couple sur deux divorce. Les couples se séparent plus parce qu’ils ne supportent plus les crises – même si cela ne veut pas dire qu’ils se séparent mieux. Le rajeunissement est également frappant. Les couples se défont ou bout de trois ou quatre ans, souvent lors de l’arrivée du deuxième enfant. Dix ans de vie commune, c’est devenu rare. Le triomphe du consumérisme se voit aussi dans le fait que les gens font leur marché, ils comparent les avocats comme ils comparent des produits.
Mathilde Jouanneau [2] : Les procédures ont été simplifiées, ce qui est un bien. Mais ça reste toujours un traumatisme, même dans les consentements mutuels. Peu viennent divorcer sur le mode : « on vient signer les papiers ». (…)
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